Texte aimablement reproduit avec l'autorisation de l'auteure: Mme Nathalie Evrard.
Le Bouvier Appenzellois, Chien de Famille...
Lorsque l'on accueille chez soi cette petite boule tricolore, qui présente déjà la queue en cor de chasse caractéristique de la race, on ne s'imagine pas forcément ce qu'il y a derrière ces yeux tendres et espiègles.
Après quelques temps passés ensemble, l'homme et le chien commencent à s'apprivoiser l'un et l'autre, apprennent à se connaître et l'on prend vite conscience de toute la générosité de l'Appenzellois. Ce chien se donne sans compter physiquement et moralement, dans la mesure où son maître et sa famille en sont dignes. Il a choisi le plus souvent un "cher", auquel il sera le plus soumis et à qui il obéira avec le plus de zèle.
L'Appenzellois est un chien vif, très extraverti, mettant un point d'honneur à être au courant de tout ce qui se passe dans la maison. Il va d'un membre de la famille à l'autre avec une grande attention, comme pour s'assurer que tout va bien, cherchant aussi, car c'est un grand sentimental, à glaner une caresse ici ou là.
Si par un heureux hasard l'un des siens l'invite à jouer, l'Appenzellois est toujours partant. D'un naturel très gai, il montrera sa joie, donnant de la voix d'une façon tout à fait personnelle (cou tendu, tête en l'air, la geule en porte-voix), laissant filer une cascade d'aboiements reconnaissables de loin, battant l'air de sa queue et de ses pattes, dévoilant alors pleinement toute sa puissance, mais aussi toute sa dextérité et sa souplesse, qui en font un chien tout à fait complet.
Les tracasseries des enfants de la maison ne pourront venir à bout de la patience de ce copain de jeu infatigable. Il partagera avec grand plaisir toute sorte d'excursion, même sportive, sous n'importe quel temps, ne résistant pas au charme d'un petit bain dans une eau pas toujours propre!
L'Appenzellois a besoin de "jouer", de "travailler", ces deux termes n'étant pas aux antipodes pour ce grand actif. S'il n'a pas de troupeau à garder, il s'occupera des siens et de leurs biens, avec autant d'énergie et d'intelligence, tout en sachant prendre un repos bien mérité, lorsque tout est en ordre...à deux ou trois mètres d'eux, pas plus!
Avec les étrangers, il est méfiant, voir timide, donnant de la voix si l'importun s'obstine à lui faire des avances. Le nouveau venu est flairé, inspecté, puis accepté (en général), ce qui donne le droit à l'étranger de caresser son nouvel ami, qui peut se révéler un peu collant.
L'Appenzellois, surtout le mâle, est un chien plutôt dominant, une forte tête, dont il faut absolument être le maître, le chef, et ce dès le plus jeune âge. La fermeté est de rigueur, sans brutalité bien sûr, car il a de grandes capacités de compréhension.
Quelques sujets présentent d'une façon moins prononcée le tempérament "tempêtueux", caractéristique de la race: ce sont les "tendres", des chiens sensibles, naturellement soumis, ayant un instinct de garde moins développé et donc beaucoup moins sélectifs dans leurs affections. Leur éducation requiert beaucoup de douceur et d'encouragement, avec un minimum de réprimandes.
Que l'on ait au sein de sa famille un Appenzellois "dominant" ou "tendre", une fois la hiérarchie bien établie, on possède un compagnon d'une gaieté et d'un allant incomparable et communicatif!